Le jeûne thérapeutique

Le jeûne thérapeutique est perçu de différentes manières dans le monde de la médecine. Il suscite des commentaires et des réactions contrastés, comme en témoignent ces citations :

« En aucun cas le jeûne ne nettoie l’organisme. Alléger le travail de «digestion» des organes est une erreur. Au contraire, le manque de nutriments les fatigue et altère plus ou moins subtilement leur fonctionnement […]. S’affamer pour affamer les cellules tumorales et ainsi freiner la propagation du cancer est un contresens. » (voir l’article complet ici).

 Pr Jean-Marrie Bourre, membre de l’académie nationale de médecine, Le figaro.fr.

«En période de jeûne, nos cellules saines se protègent, elles vont même de mieux en mieux. Elles ont gardé un patrimoine génétique permettant l’adaptation aux circonstances extrêmes, par exemple au manque de glucide pendant le jeûne. Alors que les cellules cancéreuses, elles, ont perdu ce patrimoine génétique et sont dépendantes du glucide. Sans glucide, les cellules cancéreuses régressent, voire disparaissent.» (voir l’article complet ici)

 Dr Valter Longo, professeur à l’USC school of Gerontology Davis, Libération.fr.

Les désaccords qui transparaissent dans ces propos nous indiquent l’existence d’une controverse scientifique concernant la pratique du jeûne thérapeutique, ici dans le cadre du traitement d’un cancer. Notre objectif sera d’éclairer le lecteur sur cette controverse en s’appuyant sur des éléments concrets. Nous nous attacherons ainsi à définir le terme de jeûne thérapeutique. Nous rappellerons d’autre part les processus biologiques mis en jeu et présenterons les études scientifiques existantes sur la question. Une comparaison sera établie entre la Russie, l’Allemagne et la France concernant la diffusion de la pratique du jeûne et son statut. Enfin, nous établirons une liste des principaux acteurs de la controverse en France en faisant apparaître les différences de positionnement vis à vis des études scientifiques.

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